Mauritanie : un accord de 300 millions de dollars pour une centrale hybride solaire-éolienne
La Mauritanie vient de franchir un cap dans sa transition énergétique. Nouakchott a signé, le 1er octobre, un accord de 300 millions de dollars avec Iwa Green Energy pour la construction d’une centrale hybride solaire-éolienne de 60 mégawatts. Une première pour le pays, qui mise désormais sur le modèle des producteurs indépendants d’électricité (IPP) afin d’attirer les capitaux privés.
Diversifier un mix encore fragile
Prévue pour entrer en service en septembre 2026, la centrale portera la capacité installée du pays à environ 450 MW. Avec moins de 10 % des foyers ruraux raccordés et une dépendance persistante aux combustibles importés, l’exécutif veut accélérer l’intégration des renouvelables dans son mix énergétique.
« Ce projet avec des acteurs privés témoigne de leur confiance dans la volonté du gouvernement mauritanien de diversifier la base de production et de fournir des sources d’énergie durables au service de l’économie », a souligné Sid’Ahmed Ould Bouh, ministre de l’Économie et des Finances.
Un modèle sans dette publique
Le ministre de l’Énergie et du Pétrole, Mohamed Ould Khaled, insiste de son côté sur le caractère inédit du montage : un financement 100 % privé, qui permet au pays de développer son offre énergétique sans alourdir la dette publique. Un argument de poids dans un contexte où la viabilité de la dette est scrutée de près par les bailleurs internationaux.
Un projet inscrit dans Desert to Power
Ce partenariat illustre également l’ancrage régional de la Mauritanie. Daniel Schroth, directeur des énergies renouvelables à la Banque africaine de développement, a salué une étape « importante » dans la mise en œuvre du Protocole Commun de Desert to Power, initiative panafricaine visant à produire 10 GW d’énergie solaire dans onze pays du Sahel et à connecter 250 millions de personnes à l’électricité.
