Mauritanie : le gouvernement brandit la menace de sanctions contre les auteurs des feux de brousse

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Face à la multiplication des incendies de pâturages, le gouvernement mauritanien durcit le ton. Réuni cette semaine, le comité ministériel chargé de la prévention des feux de brousse, présidé par le Premier ministre Mokhtar Ould Djay, a annoncé que les responsables identifiés seraient désormais sanctionnés par la loi.

Une richesse nationale en péril

À l’approche de la saison sèche, les feux de brousse constituent une menace récurrente pour l’économie pastorale. Chaque année, des milliers d’hectares de pâturages partent en fumée, privant le cheptel de ressources vitales. Selon des données officielles, plus de 25 000 km² de pâturages ont été détruits par près de 1 500 incendies entre 2008 et 2022. Un désastre écologique qui alimente la précarité des éleveurs et fragilise la sécurité alimentaire.

Le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a rappelé que les pâturages constituent une « richesse nationale » et exigé une mobilisation générale pour leur protection.

Prévention et répression

Le Premier ministre a ordonné aux ministères concernés d’accélérer la mise en œuvre du plan national de lutte contre les feux, plan qui combine campagnes de sensibilisation, création de pare-feux et déploiement de moyens logistiques. Mais le gouvernement ajoute désormais une dimension coercitive : ceux qui provoquent volontairement des incendies ou négligent les consignes de prévention s’exposeront à des poursuites.

Des sources proches du dossier évoquent la relance des comités villageois de vigilance, chargés d’alerter et de coordonner les interventions locales.

Un défi climatique et social

Au-delà des sanctions, le phénomène s’inscrit dans un contexte aggravé par le changement climatique, qui accentue la sécheresse et favorise la propagation des feux. La stratégie nationale 2025–2035, élaborée avec l’appui de la coopération allemande (GIZ), insiste sur la nécessité de lier prévention des incendies et adaptation climatique.

Dans ce pays où l’élevage fait vivre près de 60 % de la population, la lutte contre les feux de brousse n’est pas seulement une question environnementale, mais aussi un enjeu économique et social majeur. Reste à savoir si la fermeté affichée par Nouakchott suffira à endiguer un phénomène aussi ancien que destructeur.

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