Mauritanie : la justice ordonne la réouverture des commerces fermés du marché de Sebkha

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La Cour d’appel commerciale de Nouakchott a tranché : les magasins du marché central de Sebkha, fermés depuis août par décision municipale, pourront rouvrir. Une décision qui relance un dossier sensible mêlant litige foncier, contestation sociale et enjeux politiques locaux.

200 boutiques fermées, une colère persistante

En août dernier, la municipalité de Sebkha avait procédé à la fermeture d’environ 200 commerces, invoquant des contrats de bail arrivés à expiration et des occupations illégales de locaux communaux. Une opération menée parfois de nuit, qui avait suscité la colère des commerçants, dénonçant une mesure « injuste et arbitraire ».

Depuis, le bras de fer opposant la mairie aux propriétaires n’a cessé de s’envenimer. Les commerçants, déjà fragilisés par la baisse du pouvoir d’achat et la concurrence informelle, voyaient dans cette fermeture une atteinte directe à leur survie économique.

Une victoire provisoire pour les commerçants

La Cour d’appel commerciale, présidée par Mohamed Abderrahmane Mohamed, a ordonné lundi la réouverture des magasins litigieux, en attendant la décision de la chambre consultative. La mesure, fondée sur plusieurs articles du Code de procédure civile, reste donc provisoire et pourrait être remise en cause si une nouvelle décision venait à être rendue.

Pour les commerçants, il s’agit d’une première victoire judiciaire, leur permettant de reprendre leurs activités après plusieurs semaines de blocage. Pour la municipalité, en revanche, ce jugement constitue un revers qui pourrait fragiliser sa position, alors qu’elle défendait la légitimité de son action.

Et après ?

La chambre consultative devra désormais se prononcer sur le statut légal des commerces et des contrats de bail. En attendant, les commerçants reprennent leurs activités, soulagés mais prudents. Car le conflit, loin d’être clos, reste suspendu à une décision définitive qui pourrait redessiner les équilibres entre les acteurs économiques et les autorités locales.

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