Mauritanie : vers la digitalisation complète des transactions foncières d’ici 2028

En Mauritanie, le gouvernement a adopté un décret visant à instaurer l’obligation de dépôt et de traitement électroniques pour toutes les transactions foncières d’ici 2028. Cette réforme, approuvée lors du Conseil des ministres du 2 septembre, marque une étape importante dans la modernisation administrative du pays.
Le texte prévoit une mise en œuvre progressive : à partir du 1er janvier 2027, toutes les transactions seront digitalisées dans les chefs-lieux de wilayas, avant une généralisation à l’ensemble du territoire national au 1er janvier 2028.
Selon le gouvernement, cette mesure vise à créer une base juridique et opérationnelle claire, capable d’assurer la traçabilité et la transparence des opérations foncières, un secteur souvent marqué par des litiges et des incertitudes. Le décret oblige également les différentes administrations impliquées à garantir l’interopérabilité de leurs systèmes informatiques et le respect des normes internationales de sécurité des données.
Cette réforme est considérée comme un signal fort pour les investisseurs étrangers et les bailleurs de fonds internationaux, régulièrement confrontés à la complexité des procédures foncières en Mauritanie. Elle devrait aussi faciliter l’investissement immobilier et agricole, en réduisant les risques liés à l’insécurité foncière.
Pour les autorités, la digitalisation du foncier s’inscrit dans une dynamique plus large de modernisation des services publics, qui comprend déjà des initiatives dans les domaines de l’état civil et des finances. Elle doit permettre de renforcer la confiance entre citoyens, entreprises et administration, tout en sécurisant les transactions.
Reste à savoir si les moyens techniques et humains suivront. La mise en place d’une telle plateforme numérique nationale implique un effort de formation, d’infrastructures et de sensibilisation, en particulier dans les zones rurales.
Avec ce projet, la Mauritanie espère poser les bases d’une gestion foncière plus transparente et plus attractive pour les acteurs économiques, condition jugée essentielle pour dynamiser l’investissement et soutenir la croissance.