Mauritanie : un décret impose le contenu local dans les industries extractives et l’énergie

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En Mauritanie, le gouvernement a adopté mardi 2 septembre un décret qui impose de nouvelles règles de contenu local dans les secteurs minier, pétrolier et énergétique. Objectif affiché : accroître la participation de la main-d’œuvre nationale et des entreprises locales aux grands projets industriels.

Réuni sous la présidence de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, le Conseil des ministres a validé la création d’un Conseil national du contenu local, chargé d’élaborer les stratégies et politiques dans ce domaine. Une unité technique appuiera ce dispositif, qui vise à s’assurer que les grands opérateurs étrangers intègrent davantage l’économie nationale.

Désormais, les compagnies et leurs sous-traitants devront soumettre des plans triennaux prévisionnels ainsi que des rapports annuels sur leurs engagements en matière d’emploi local et de sous-traitance. Le décret introduit aussi un principe de préférence nationale, donnant la priorité aux travailleurs mauritaniens et un avantage compétitif aux entreprises locales pour la fourniture de biens et services.

Pour garantir le suivi, une plateforme numérique sera mise en place afin de mesurer en temps réel l’exécution des engagements. Des incitations sont prévues pour les entreprises qui dépassent leurs objectifs, mais aussi des sanctions en cas de manquement.

Cette décision intervient alors que la Mauritanie s’apprête à franchir une nouvelle étape dans son développement énergétique, notamment avec le projet gazier Greater Tortue Ahmeyim, mené par BP et Kosmos Energy, et l’exploitation aurifère de Kinross Tasiast. Ces projets ont attiré des milliards de dollars d’investissements étrangers, mais ont aussi suscité des attentes croissantes en matière de retombées locales.

Le gouvernement souligne que le secteur extractif représente déjà près d’un quart des recettes publiques et plus de 30 % des exportations. En s’inspirant de pays comme le Nigeria ou le Ghana, la Mauritanie espère transformer sa manne minière et gazière en levier de croissance inclusive.

Reste une question centrale : comment concilier les exigences des investisseurs internationaux, soucieux de compétitivité et de coûts, avec la volonté nationale de renforcer l’impact local d’industries stratégiques pour l’avenir du pays ?

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