Sidi Ould Tah prend les rênes de la Banque africaine de développement

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À Abidjan, la Banque africaine de développement (BAD) a ouvert, lundi 1er septembre, un nouveau chapitre de son histoire. Sous une pluie fine tombée sur la capitale économique ivoirienne, l’économiste mauritanien Sidi Ould Tah a prêté serment, prenant les rênes de la principale institution financière panafricaine. Il devient le neuvième président de la Banque, succédant au Nigérian Akinwumi Adesina, qui aura marqué l’institution par deux mandats successifs depuis 2015.

La cérémonie s’est déroulée au Sofitel Hôtel Ivoire, en présence de deux chefs d’État : Alassane Ouattara pour la Côte d’Ivoire, pays hôte de l’institution, et Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani pour la Mauritanie, patrie du nouveau dirigeant. Étaient également présents d’anciens présidents de la BAD, dont Donald Kaberuka et Akinwumi Adesina, ainsi que des administrateurs, membres du personnel et partenaires internationaux.

Une élection record

Âgé de 60 ans, Sidi Ould Tah avait été élu en mai dernier avec plus de 76 % des voix, soit la plus large marge jamais obtenue pour un premier mandat. Ancien président de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), il y avait supervisé une croissance sans précédent, doublant presque les actifs et multipliant par douze les approbations annuelles. Il fut aussi ministre de l’Économie et des Finances de Mauritanie entre 2008 et 2015.

Polyglotte – il parle arabe, anglais, français, portugais et espagnol – M. Tah est titulaire d’un doctorat en économie de l’université de Nice Sophia Antipolis. Son profil d’économiste et de réformateur a convaincu les actionnaires de lui confier la direction d’une institution forte de 318 milliards de dollars de capital et notée AAA depuis dix ans.

« Une banque attentive et réactive »

Dans son discours d’investiture, le nouveau président a fixé le cap : « Nous serons la banque qui comblera les fossés entre les régions, entre les ambitions et la mise en œuvre, entre le public et le privé ». Il a présenté quatre priorités pour ses cent premiers jours : l’écoute, un programme de réformes accéléré, le renforcement des partenariats et l’accélération de solutions concrètes.

Le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani a salué « la lourde responsabilité » qui attend son compatriote, tandis qu’Alassane Ouattara a évoqué « une nouvelle ère d’espoir pour l’Afrique ».

Sidi Ould Tah a conclu en insistant sur le rôle stratégique de la BAD face aux défis démographiques, climatiques et technologiques du continent : « La Banque doit aider l’Afrique à naviguer vers une plus grande autonomie, une ambition accrue et une capacité renforcée d’action ».

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