La Mauritanie, terre de transit et d’accueil : ce que révèle une enquête conjointe OIM-ANSADE

Une nouvelle enquête vient éclairer la réalité migratoire en Mauritanie. Réalisée conjointement par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’Agence nationale de la statistique et de l’analyse démographique et économique (ANSADE), elle met en évidence les profils des migrants installés dans plusieurs villes du pays, devenu à la fois une zone de transit et un territoire d’accueil.
Menée entre le 1er et le 22 mai 2025, l’étude a concerné Nouakchott, Nouadhibou et Sélibabi, avec un objectif clair : fournir aux décideurs publics des données fiables pour élaborer des politiques migratoires plus efficaces, centrées sur la protection et l’intégration des migrants. Elle intervient dans un contexte marqué par un double défi : d’un côté, la libre circulation garantie par les accords africains ; de l’autre, une coopération accrue avec l’Union européenne pour limiter les départs irréguliers.
La Mauritanie, en raison de sa position stratégique entre l’Afrique de l’Ouest, le Sahel et le Maghreb, attire de nombreux ressortissants d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Selon les premières conclusions, l’opportunité économique constitue, aux côtés de la géographie, un facteur déterminant. Nouakchott et Nouadhibou apparaissent comme les principaux pôles d’installation, suivis de Rosso, Sélibabi et Chami, qui jouent aussi un rôle de carrefours migratoires.
L’étude met en évidence des parcours variés. Certains migrants s’installent de manière temporaire pour travailler dans le commerce, la pêche ou les services, d’autres voient la Mauritanie comme un simple point de passage vers l’Europe. Dans les deux cas, la question de l’accès à l’emploi, aux services de base et à la régularisation de leur statut reste centrale.
La publication de ces résultats intervient quelques mois après la signature, en mars 2025, d’une déclaration conjointe entre la Mauritanie et l’Union européenne sur la gestion des flux migratoires, un accord qui avait suscité de vifs débats. Pour les autorités, disposer de données plus fines permettra de mieux concilier les engagements internationaux du pays et la nécessité d’assurer la cohésion sociale sur le territoire.