Mauritanie : la pêche a rapporté 410 milliards en 2024, entre performance et défis

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Mauritanie Secteur de la peche

Avec un littoral parmi les plus poissonneux du continent, la Mauritanie confirme en 2024 la place stratégique de son secteur halieutique. Selon le ministre de la Pêche, El Vadil Ould Sidaty Ould Ahmed Louly, les exportations de poisson ont rapporté 41 milliards de nouvelles ouguiyas (soit 410 milliards d’anciennes), pour un volume dépassant un million de tonnes.

Ces résultats s’inscrivent dans le cadre de la stratégie d’aménagement et de développement durable des pêches 2020-2024, présentée mi-août à Nouakchott. Celle-ci a permis d’atteindre une production globale de 1,5 million de tonnes, tout en renforçant la gestion durable des ressources halieutiques.

Un pilier économique et social

Le secteur de la pêche reste un poumon économique : il emploie plus de 300 000 Mauritaniens et contribue à la sécurité alimentaire nationale. En parallèle, 55 tonnes de poisson ont été distribuées gratuitement aux populations en 2024, un geste social que le ministre met en avant comme un gage de solidarité dans un contexte où les prix alimentaires demeurent élevés.

Les autorités rappellent également la mise en place d’un stock stratégique et la modernisation progressive des infrastructures portuaires et de conservation, dans une logique de souveraineté alimentaire et d’exportations mieux valorisées.

Entre opportunités et vigilance

La manne halieutique, principale source de devises avec les mines, attire de longue date les investisseurs étrangers, notamment européens et asiatiques. Mais la question de la durabilité reste posée : la surexploitation menace certains stocks, malgré les efforts de contrôle et de gouvernance.

Pour Nouakchott, l’enjeu est désormais d’accroître la valeur ajoutée locale, à travers la transformation et la commercialisation, afin de limiter une dépendance aux exportations brutes. La pêche reste un atout majeur, mais aussi un test grandeur nature de la capacité de l’État à concilier croissance, emploi et gestion durable d’une ressource vitale.

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