Mauritanie–Japon : Toyota Tsusho veut investir dans la construction d’une usine de dessalement à Nouadhibou

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Usine de dessalement

La Mauritanie vient de franchir une nouvelle étape dans sa stratégie de sécurité hydrique et de transition énergétique. Le 20 août, en marge de la 9ᵉ Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), Nouakchott a signé avec Toyota Tsusho un protocole d’accord pour la construction d’une usine de dessalement à Nouadhibou, dans le nord du pays. L’installation affichera une capacité de 50.000 mètres cubes d’eau potable par jour.

Selon le communiqué officiel, le projet sera entièrement alimenté par des énergies renouvelables, confirmant l’ambition du gouvernement de faire de la région de Dakhlet-Nouadhibou un pôle d’intégration entre eau et énergie propre. Toyota Tsusho s’est engagé à réaliser une étude de faisabilité d’ici décembre 2025, avant de proposer une offre intégrée couvrant ingénierie, approvisionnement, construction et financement (EPC+F), en lien avec des bailleurs japonais et internationaux.

Une réponse à la pression hydrique

Deuxième ville du pays, Nouadhibou connaît une croissance industrielle rapide, portée par sa zone franche, la pêche et le développement d’activités minières et logistiques. L’accès à l’eau y est devenu un défi stratégique. L’usine de dessalement doit contribuer à sécuriser l’approvisionnement, soutenir l’expansion économique et améliorer les conditions de vie des populations locales.

« Ce projet est emblématique d’un partenariat équilibré : il associe technologie, financement et durabilité, dans une logique de bénéfices partagés », souligne un proche du dossier. Pour Toyota Tsusho, filiale du groupe japonais Toyota, cette opération s’inscrit dans une stratégie d’investissement sur les infrastructures hydriques et énergétiques en Afrique.

Vers une coopération renforcée

Au-delà de l’enjeu local, cette signature illustre l’approfondissement des relations économiques entre Nouakchott et Tokyo. Le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a profité de la TICAD 9 pour rencontrer plusieurs dirigeants de multinationales, notamment dans l’énergie, l’agro-industrie et les infrastructures. L’objectif affiché : attirer des investissements dans les secteurs dits « porteurs », en capitalisant sur la stabilité politique et les ressources renouvelables du pays.

Avec ce protocole d’accord, la Mauritanie confirme son orientation vers des solutions technologiques « vertes » pour répondre à ses besoins en eau et accompagner la montée en puissance de projets connexes, comme l’hydrogène vert ou les parcs éoliens de Nouadhibou. Plusieurs projets de hydrogène vert majeurs prévus dans la région (AMAN de CWP Global, Nour via Chariot / TotalEnergies)

Si l’étude de faisabilité confirme la viabilité technique et économique, l’usine pourrait devenir l’un des projets phares de la coopération mauritano-japonaise dans la décennie à venir.

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