Secteur aurifère : les compagnies revoient à la hausse leurs prévisions de production pour 2026-2027

Le secteur extractif, colonne vertébrale de l’économie mauritanienne, traverse une phase de transition. En 2024, sa croissance est tombée à 3,2 %, contre plus de 9 % l’année précédente, en raison du ralentissement de la production minière et des difficultés techniques rencontrées lors de la mise en service du projet gazier GTA.
Pour 2025, les projections du FMI tablent sur une légère contraction (-1 %) du secteur. Mais les perspectives au-delà sont nettement plus favorables. Les compagnies aurifères ont revu à la hausse leurs prévisions de production pour 2026-2027, et la montée en puissance progressive du gaz naturel liquéfié devrait transformer la trajectoire économique du pays. Résultat : la croissance nationale est attendue à 5,6 % en 2028, portée à la fois par l’or, le fer et le gaz.
Le gouvernement met en avant cette stratégie comme un levier de souveraineté économique. La Société nationale industrielle et minière (SNIM), principal producteur de fer, reste un pilier des recettes d’exportation. De leur côté, les mines d’or profitent de cours mondiaux élevés, qui renforcent les marges de manœuvre budgétaires. Quant au gaz, son exploitation devrait générer des recettes durables et soutenir la diversification énergétique.
Le FMI souligne toutefois la nécessité d’accompagner cette expansion par des règles budgétaires solides pour éviter les écueils de la dépendance aux matières premières. Les autorités affirment avoir pris la mesure de ce défi, en ancrant leur stratégie sur une règle fiscale visant à stabiliser la dette et en réinvestissant une partie des revenus extractifs dans les infrastructures et la protection sociale. Une règle budgétaire fondée sur le solde primaire non-extractif (3,5 % du PIB) a été adoptée afin de stabiliser la dette autour de 42 % du PIB, selon le FMI. Les revenus tirés des mines et du futur gaz doivent également alimenter le Fonds national des revenus des hydrocarbures (FNRH), conçu comme un outil de stabilisation budgétaire et de transparence. Selon les données de l’ITIE, le secteur extractif représente près de 19 % du PIB et pèse pour plus de 76 % des exportations en 2023.
En clair, si 2025 s’annonce comme une année de creux, les années suivantes pourraient marquer un rebond historique du secteur extractif mauritanien.