Croissance stable malgré un ralentissement modéré en 2024

Nouakchott, juin 2025 – Le Groupe de la Banque mondiale a publié sa huitième mise à jour économique de la Mauritanie, soulignant les efforts du gouvernement pour maintenir la stabilité macroéconomique et renforcer la protection sociale dans un contexte de ralentissement léger de la croissance. Avec un PIB estimé à +5,2 % en 2024, le pays reste en bonne posture comparée à ses voisins subsahariens
Croissance et inflation maîtrisée
- Le recul de la croissance (de 6,4 % à 5,2 %) est principalement dû à une dégradation de la production extractive, particulièrement dans le fer et l’or, et à une baisse des dépenses publiques.
- L’inflation annuelle est restée faible (environ 1,5 % fin 2024), grâce à une politique monétaire rigoureuse et la baisse des prix mondiaux du pétrole et des produits alimentaires
Finances publiques assainies
Le déficit budgétaire a été réduit à 0,1 % du PIB, contre 2,4 % en 2023, portés par l’augmentation des recettes du secteur extractif, une meilleure gouvernance fiscale et une rationalisation des dépenses. Le ratio dette/PIB est passé à environ 44,5 %, reflétant une politique de désendettement progressif
Perspectives à moyen terme
La Banque mondiale anticipe une croissance moyenne de 4,9 à 5,1 % entre 2025 et 2027, portée par l’entrée en production du projet gazier Great Tortue Ahmeyim (GTA) avec BP et Kosmos. Ce projet, crucial pour l’économie mauritanienne, promet de transformer le pays en pôle énergétique régional Financial Times+1Rapide Info+1.
Cependant, la volatilité des cours des matières premières, les fragilités structurelles du tissu social et les risques climatiques restent des défis de taille. La pauvreté pourrait toucher 31,8 % de la population d’ici 2027, soit près de 193 000 personnes de plus
Réformes sociales et inclusion
Le rapport met en lumière la transition des subventions généralisées vers des transferts ciblés, notamment avec le programme Tekavoul soutenu par un registre social national. Bien que les aides sociales représentent seulement 1,5 % du PIB, leur ciblage est désormais plus précis, notamment grâce à une consolidation institutionnelle en cours
Pourquoi cette actualité est cruciale ?
- Elle illustre une transition douce vers une économie plus diversifiée, réduisant progressivement la dépendance aux cycles des matières premières.
- Elle témoigne de réformes financières courageuses, réduisant déficit et dette dans un contexte mondial incertain.
- Elle place le projet GTA gazier comme levier d’un nouveau modèle de développement, à condition de le coupler à des politiques sociales inclusives.