Gaz naturel : la Mauritanie engrangera 32 millions de dollars en 2025 grâce au projet GTA

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GTA

Après plusieurs années d’attente, la Mauritanie s’apprête à percevoir ses premiers revenus issus du méga-projet gazier Greater Tortue Ahmeyim (GTA), développé avec le Sénégal. Selon des données officielles de la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH), la part directe de l’État s’élèverait à près de 32 millions de dollars dès 2025, première année de production commerciale.

Un démarrage symbolique mais mesuré

La valeur totale des exportations gazières et pétrolières du projet est estimée à 475,7 millions USD, dont 378,2 millions provenant du gaz naturel liquéfié (GNL) et 97,5 millions des condensats. Mais le mécanisme de partage des revenus, basé sur le principe du cost recovery (récupération des coûts), limite dans un premier temps les retombées directes pour Nouakchott.
Près de 75 % des recettes brutes seront en effet consacrées au remboursement des investissements et des frais financiers engagés pour la construction des infrastructures, évalués à 7,4 milliards USD.

BP et Kosmos en tête, Nouakchott patiente

Les 25 % restants, appelés Profit Oil, seront partagés entre les opérateurs — British Petroleum (BP) et Kosmos Energy — et les deux États partenaires. Durant la phase initiale, la part mauritanienne est fixée à 7 %, avant de passer à 11,5 % lorsque les coûts seront amortis.
Selon la SMH, la quote-part de l’État dans le Profit Oil atteindra environ 28 millions USD, auxquels s’ajoutent 3,9 millions reversés par la société publique au Trésor. Soit un total de 31,9 millions USD, l’équivalent de 12 milliards d’ouguiyas.

Des recettes modestes avant la montée en puissance

Ces premiers revenus demeurent modestes à l’échelle du budget national, mais marquent une étape décisive. « Les recettes resteront limitées pendant les deux premières années, avant de croître à mesure que la phase post-COD permettra un partage plus favorable », indique un cadre du ministère du Pétrole.
La SMH, pour sa part, conservera 23,1 millions USD en 2025, destinés à financer sa participation future dans le projet.

Un pari énergétique et géopolitique

Partagé à parts égales entre Dakar et Nouakchott, GTA symbolise la nouvelle ère énergétique de l’Afrique de l’Ouest. Situé à la frontière maritime des deux pays, ce champ offshore pourrait produire jusqu’à 2,5 millions de tonnes de GNL par an lors de sa première phase.
Pour la Mauritanie, c’est le début d’un long cycle de valorisation de ses ressources gazières — et d’une promesse : transformer la rente énergétique en levier de développement.

« L’enjeu n’est pas seulement budgétaire, mais stratégique », commente un économiste mauritanien. « Il s’agit d’ancrer la Mauritanie dans la transition énergétique mondiale, tout en renforçant sa souveraineté économique. »

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