La Mauritanie prépare son entrée dans la course spatiale africaine

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Alors que l’Afrique intensifie ses investissements dans l’espace, la Mauritanie veut se doter d’un programme national dédié aux nanosatellites. Une ambition stratégique dans un secteur en plein essor, mais où les défis demeurent.

Un pari souverain sur les nanosatellites

Au 1er juillet 2025, dix-huit pays africains avaient déjà lancé 67 satellites, selon Spacehubs Africa. La Mauritanie veut rejoindre le club. Le gouvernement travaille à la mise en place d’un programme spatial national centré sur les nanosatellites, présenté comme un levier de souveraineté technologique et de développement économique.

Le ministre de la Transformation numérique, Ahmed Salem Ould Abode, a tenu, le 29 septembre, une réunion de haut niveau consacrée à ce projet. Selon un communiqué officiel, il inclura « un ou plusieurs nanosatellites en orbite basse, ainsi qu’une infrastructure terrestre indispensable pour leur contrôle et exploitation ».

Objectifs multiples : sécurité et connectivité

Au-delà du symbole, Nouakchott affiche des objectifs concrets. Le futur système spatial devrait contribuer à la sécurité nationale, la surveillance et l’observation du territoire, tout en renforçant la couverture numérique du pays. Le transfert de compétences est également au cœur du programme, avec la volonté de former une nouvelle génération d’ingénieurs mauritaniens capables de concevoir et d’exploiter ces outils technologiques.

Un marché continental en expansion

L’initiative mauritanienne intervient dans un contexte porteur. D’après Space in Africa, le marché spatial africain est estimé à 22,6 milliards de dollars en 2024, avec 465 millions de dollars déjà alloués au secteur cette année-là. Des pays voisins ont pris de l’avance : le Sénégal a mis en orbite GAINDESAT-1A en août 2024 ; la Côte d’Ivoire, Djibouti et le Botswana ont également franchi le pas.

Des ambitions à concrétiser

Pour l’heure, aucun calendrier n’a été communiqué quant au lancement effectif des nanosatellites mauritaniens. Plusieurs experts rappellent que, sur le continent, nombre de programmes se sont limités à des opérations symboliques, sans réelle exploitation opérationnelle. Les critiques pointent un manque de transparence, une faible intégration de l’intelligence artificielle et une inadéquation entre les solutions proposées et les besoins des utilisateurs.

Entre vitrine et levier stratégique

En se lançant dans l’aventure spatiale, la Mauritanie cherche autant à se projeter dans le concert des nations innovantes qu’à bâtir des outils utiles pour son développement. Reste à savoir si ce projet saura dépasser le stade de l’annonce et s’inscrire dans une stratégie durable.

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