Mauritanie : une nouvelle politique de regroupement des villages pour mieux accéder aux services
Le gouvernement a adopté quatre décrets approuvant le lotissement et le regroupement de localités dans la moughataa de Barkéol, dans la wilaya de l’Assaba. Ces textes s’inscrivent dans la stratégie nationale de regroupement des villages dispersés afin de limiter l’habitat anarchique et de rapprocher les populations des services publics essentiels.
Concrètement, 52 villages seront réorganisés en quatre nouveaux centres, dotés d’infrastructures de base : écoles, centres de santé, points d’eau et routes d’accès. L’idée est de fixer les populations, d’éviter l’exode vers les grandes villes et d’instaurer des conditions de vie plus stables.
Cette politique n’est pas nouvelle : depuis plusieurs années, l’État mauritanien encourage la concentration des localités rurales pour faciliter l’accès aux services sociaux et mieux planifier l’aménagement du territoire. Mais elle suscite aussi des interrogations. Certaines familles hésitent à quitter des terres ancestrales, tandis que d’autres craignent de perdre leurs activités agricoles ou pastorales en s’éloignant de leurs zones de production.
Les autorités assurent que ces regroupements permettront de moderniser les conditions de vie et de créer de véritables pôles de développement local. Mais les observateurs soulignent que la réussite de cette politique dépendra des moyens mobilisés : infrastructures suffisantes, équipements adaptés, accompagnement économique pour les ménages.
Pour la wilaya de l’Assaba, région au cœur du pays, l’enjeu est particulièrement important : réduire l’isolement des villages, renforcer l’accès aux services sociaux de base et consolider la stabilité des communautés rurales.
